Tour d'Italie : Julian Alaphilippe tout proche de la victoire, Romain Bardet offensif dans le final [vidéo]

Julian Alaphilippe n'avait pas caché ses intentions avant le départ, ce jeudi, à Viareggio : le profil de cette 6e étape, avec 100 derniers kilomètres accidentés et marqués par des passages sur les chemins blancs typiques de la Toscane (théâtre majestueux des Strade Bianche, classique de printemps remportée en 2019 par le double champion du monde), lui plaisait bien et il avait envie de tenter quelque chose. Le coureur de la Soudal - Quick Step est bien passé à l'attaque, à plusieurs reprises même. Et il est surtout passé tout proche d'une victoire qui le fuit depuis 339 jours (succès à La Chaise-Dieu lors du Critérium du Dauphiné le 5 juin 2023), battu au sprint par l'Espagnol Pelayo Sanchez (Movistar), qui était clairement le plus fort.

Victoire française sur le Tour d'Italie, Alaphilippe et Bardet sont restés au chaud [vidéo]

« Je peux être content de ma course. J’ai pris du plaisir, je me sentais bien, j’ai vraiment donné le maximum. Pour ça, je n’ai pas de regrets. Après, c’est sûr que ça fait mal de passer si près de la victoire. Je peux refaire le final 50 fois… Il (Pelayo Sanchez, NDLR) était plus frais, il a fait le sprint parfait, a réagi Julian Alaphilippe après l'étape au micro d'Eurosport. Même si j’ai essayé de m’économiser un peu dans le final, il fallait quand même tout donner. Je pense avoir fait ce que j’avais à faire. J’ai été battu par plus fort, c’est comme ça. Je suis un peu déçu d’être passé proche de la victoire, j’avais vraiment ça dans la tête aujourd’hui. Mais il y aura d’autres occasions d'ici à la fin du Giro. »

Dans une arrivée en faux-plat montant, Julian Alaphilippe a lancé son sprint à 180 mètres de la ligne. Si Luke Plapp (Jayco AlUla), l'autre membre de l'échappée, n'avait pas les jambes pour répondre, Pelayo Sanchez a lui pu prendre la roue du Français et le doubler avant la ligne. Le double champion du monde 2020 et 2021 n'est donc pas devenu le 109e coureur à remporter une étape sur les trois grands tours. Il a surement payé les nombreux efforts consentis tout au long de l'étape.

Car Julian Alaphilippe a été le grand animateur de la journée et a multiplié les attaques. Après 30 kilomètres, dans un début d'étape avalé à vitesse grand V, il a tenté de dynamiter la course avec Fernando Gaviria (Movistar) et Danny Van Poppel (Bora Hansgrohe). Sans réussite. Il a retenté sa chance dans la première difficulté du jour, l’ascension de Volterra (4e catégorie), à près de 90 kilomètres de l'arrivée. Un groupe d’une grosse vingtaine de coureurs s'est alors détaché en tête de course, avant qu'un groupe de six hommes ne s'extirpe de ce groupe : Kaden Groves (Alpecin Deceuninck), Pelayo Sanchez (Movistar), Luke Plapp (Jayco AlUla), Matteo Trentin (Tudor), Filippo Fiorelli (Bardiani)... et donc Julian Alaphilippe. L’échappée du jour venait enfin de se dessiner.

Romain Bardet va mieux

Le groupe de tête s'est ensuite scindé en deux dans la dernière difficulté répertoriée de la journée, l'ascension de Grotti (4e catégorie). Julian Alaphilippe, Pelayo Sanchez et Luke Plapp ont alors pris les commandes de la course. Si l'Australien Plapp, qui était le mieux placé au général (il pointait à 2'33'' de Pogacar ce jeudi matin et a été virtuellement maillot rose durant cette étape), a longtemps fait bonne impression, c'est finalement Pelayo Sanchez qui a eu le dernier mot.

Côté français, l'autre bonne nouvelle de la journée, c'est le retour en forme de Romain Bardet. Gêné par des problèmes gastriques lors des premières étapes, le Brivadois est passé à l'offensive dans le final au sein du groupe des favoris. A 4 kilomètres de l'arrivée, dans un "raidard" avec des passages à 20 %, le leader de la formation DSM-Firmenich a accéléré, avant d'insister dans la descente qui a suivi. Il a finalement terminé l'étape dans le groupe du maillot rose, à la 22e place, à 29 secondes du vainqueur.

Au général, pas de changement. Le Slovène Tadej Pogacar reste leader, avec 46 secondes d'avance sur Geraint Thomas (Ineos Grenadiers) et 47 sur Daniel Felipe Martinez (BORA Hansgrohe). Romain Bardet pointe lui à la 18e place (à 2'33''). De son côté, Julian Alaphilippe occupe le 30e rang (à 8'07'').

Ce vendredi, place à un contre-la-montre individuel de 40,6 kilomètres entre Foligno et Perugia.