Rugby

Une solidarité financière entre rugby pro et rugby amateur

Une solidarité financière entre rugby pro et rugby amateur
Comme nous l'évoquions en début de semaine, sur les quatre dernières années, les écoles de rugby de la région ont perdu un quart de leurs effectifs. La mode du « zapping », qui n’épargne pas les jeunes et la dangerosité grandissante du rugby professionnel expliquent en partie cette déliquescence. 
Pour inverser cette tendance, le rugby doit impérativement se diversifier. Les indemnités qui vont être versées par la Ligue nationale de rugby à la Fédération française dans les années à venir pourraient changer les choses et ainsi mettre fin à ce sentiment d’abandon ressenti par les clubs amateurs ces dernières saisons.

« S’il y a un pays où la solidarité financière entre rugby professionnel et rugby amateur est forte, c’est bien la France », pose d’emblée Emmanuel Eschalier, le directeur général de la Ligue nationale de rugby, qui a souhaité réagir suite à notre article publié en début de semaine sur la baisse du nombre de licenciés dans les écoles de rugby et sur ce fossé qui n’a cessé de se creuser ces dernières années entre le rugby amateur et le rugby professionnel ( voir l'article). Mais la nouvelle convention signée entre la Ligue nationale de rugby et la Fédération française pourrait changer la donne… et le ressenti des clubs.  

« Cette convention va renforcer de façon très significative la solidarité financière du rugby pro avec le rugby amateur », poursuit Emmanuel Eschalier. Dans les faits, la Ligue nationale de rugby va verser jusqu’en 2023, 25 millions d’euros à la Fédération française à destination du rugby amateur. Cette somme servira à financer les actions de formation dans les clubs amateurs et notamment le recrutement des cadres techniques amenés à intervenir auprès de l’ensemble des clubs du territoire. « Cette somme sera débloquée à partir de la saison prochaine, au moment où entrera en vigueur le nouveau contrat de diffusion du Top 14 avec le groupe Canal », précise-t-il. 

Ces 25 millions d’euros seront divisés en deux parties : 22 millions (somme forfaitaire) serviront au financement des actions menées par la Fédération pour accompagner les clubs amateurs ; les 3 millions restant correspondent aux sommes qui seront versées aux clubs dans le cadre de la grande réforme des indemnités de formation (RIF) qui va entrer en vigueur la saison prochaine. « Il s’agit d’une indemnisation en cascade, semblable à ce qui se pratique dans le football. Pour chaque joueur évoluant dans un club professionnel, une somme sera reversée chaque année à tous les clubs amateurs qui auront contribué à sa formation, de l’école de rugby à son intégration dans le club professionnel. Plus un joueur sera resté dans un club amateur et plus l’indemnité versée à ce club sera importante. Cette somme sera indexée sur son niveau de salaire. Ces sommes seront versées chaque année aux clubs pendant toute la carrière du joueur dans le secteur professionnel. » 


Autre changement, l’indemnisation des clubs dans le cadre de la mise à disposition des joueurs de l’équipe de France pendant les périodes internationales n’est plus financée par la Fédération française de rugby, qui versait jusque-là une somme à la LNR et cette dernière la distribuait aux clubs. Désormais, cette indemnisation sera financée directement par la Ligue nationale de rugby sur ses ressources propres. « Cela représente un montant de 7 millions par an sur une saison sans Coupe du monde », indique le directeur général. 

« La solidarité financière entre le rugby amateur et le rugby professionnel est réel », insiste Emmanuel Eschalier, n’hésitant pas à comparer la situation de la France avec celle de son voisin anglais. « En Angleterre, la Ligue ne donne rien à la Fédération. Au contraire, c’est la RFU qui verse 28 millions d’euros par saison à la Ligue pour contribuer au financement des académies des clubs professionnels et des centres de formation ainsi que pour la mise à disposition des joueurs en équipe d’Angleterre. Les flux sont inversés. » 

Mais au-delà des sommes qui vont désormais êtres versées par la Ligue à la Fédération afin de financer les programmes fédéraux et valoriser les actions de formations menées par les clubs amateurs, cette solidarité entre rugby professionnel et rugby amateur s’exerce en premier lieu, selon Emmanuel Eschalier, au niveau local, à travers les 30 clubs professionnels. « Ces derniers sont très ancrés dans leur territoire, nouent de nombreux partenariats avec les clubs qui les entourent, montent des opérations autour de leur matchs pour les y associer, les inviter. Ils délocalisent des entraînements. C’est le premier lien. »

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