Premières places, records, écart sur les autres couples : l’automne et les victoires sur les manches à Grenoble et Sapporo et la finale du Grand Prix à Turin confirmaient la domination sans partage de Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron sur le monde de la danse sur glace.
« C’était vraiment un très bon début de saison avec de nouveaux records du monde et 3 médailles d’or », souligne ce dernier. Mais pour quatorze centièmes de point, le duo russe Sinitsina-Katsalapov mettait fin à leur règne européen à la surprise générale, en janvier à Graz.
Tout de suite, sans se chercher d’excuses, les Clermontois ont évoqué « ne pas être à 100 % » et Gabriella Papadakis avouait avoir vécu « une période de surmenage mental et émotionnel » pour expliquer leurs difficultés. Outre cela, Romain Haguenauer, leur entraîneur, exprimait son mécontentement d’avoir vu ses protégés « sous-notés », manière de rééquilibrer le débat et de ménager le suspense. Un terrain sur lequel Guillaume Cizeron ne souhaite pas s’aventurer.
De même que son titre, le duo tricolore reconnaissait perdre son statut « d’intouchables » et les médaillés d’argent prenaient cela comme « une piqûre de rappel ». « Ça va nous booster », lançaient-ils en prévision des championnats du monde, « chez eux », les 20 et 21 mars à Montréal où ils s’entraînent depuis 2014.
« Nous avions vraiment hâte de participer aux Mondiaux à Montréal, c’est un rendez-vous que l’on attendait depuis très longtemps, admet Guillaume Cizeron. Nous étions repartis avec beaucoup de motivation. Nous avions fait une grosse préparation, nous étions prêts à montrer les améliorations faites sur les programmes. »
« Nous étions repartis avec beaucoup de motivation »
Las ! Leur réponse sur la glace a été figée par la pandémie de coronavirus, causant l’annulation des Mondiaux. « Nous avons eu une belle saison globalement », préfère-t-il retenir alors que les deux patineurs, privés en plus de Tournée de l’équipe de France à travers l’Hexagone, se retrouvent confinés au Québec.
« Les semaines à venir sont très incertaines pour nous comme pour tout le monde, témoigne Guillaume Cizeron. Les patinoires ne sont pas ouvertes donc il est impossible de s’entraîner. Pour ma part, je continue à faire de la préparation physique, seul à la maison. »
L’intersaison promet d’être plus longue que d’habitude même si le couple clermontois planche déjà, comme de coutume à cette période de l’année, sur ses futurs programmes. « Nous commençons à chercher des musiques et des inspirations. »
Et la suite s’annonce classique. « Nous allons commencer à créer les nouveaux programmes dès que nous aurons à nouveau accès à une patinoire. Nous essayons toujours d’optimiser notre emploi du temps et la manière dont on s’entraîne, aucun changement primordial n’est en vue. »
A mi-parcours d’une apothéose olympique rêvée en 2022 à Pékin, Gabriella Papadakis et Guillaume Cizeron s’efforceront de dissiper les brumes d’un drôle d’hiver en restant fidèles à leur philosophie de travail, source de tous leurs succès. « Nous sommes sans arrêt en construction pour progresser et s’enrichir ! »
Vivian Massiaux
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