Tour 2019

Bardet, parcours, capteurs... l'avis de Julien Jurdie

Bardet, parcours, capteurs... l'avis de Julien Jurdie
Julien Jurdie © Richard BRUNEL
Le directeur sportif de la formation AG2R a livré ses premières impressions après que le parcours du Tour de France 2019 ait été dévoilé. Et c'est avec un appétit évident que Julien Jurdie se penche sur un tracé dessiné pour les grimpeurs et donc pour Romain Bardet.
Dans quel état d'esprit êtes-vous à 9 mois du départ après la déception de 2018 ? 

« C'est une déception mais elle est à nuancer. Romain a tout de même terminé 6e du Tour de France en étant acteur tout en ayant zéro réussite. Il ne faut pas non plus oublier le maillot blanc de Pierre Latour que l'on a trop peu médiatisé. Ce n'est pas donné à toutes les équipes de pouvoir ramener un maillot distinctif sur les Champs Elysées. Cela fut donc un Tour de France bien rempli. Même si au départ nous avions l'objectif de monter sur le podium et pourquoi pas viser le maillot jaune. C'était un cru relativement intéressant en 2018. J'espère désormais que la réussite sera présente en 2019. Cela reste une clé importante pour effectuer un beau Tour de France. »

Dans quel état d'esprit Romain Bardet va s'engager sur ce Tour ? 

« On va maintenant analyser. Tout le monde est en vacances. Staff comme coureurs. On va se poser tranquillement. Les premières réunions vont arriver début novembre où on va pouvoir débriefer la saison 2018 et repérer quels ont été nos points faibles et nos points forts. Pour justement être encore plus forts en 2019. L'axe principal sera le Tour de France. C'est l'objectif numéro 1.»

Votre premier ressenti sur ce parcours 2019... 

« Nous avons eu beaucoup de plaisir à découvrir ce parcours 2019. Il paraît dessiné pour un grimpeur et on sait que l'équipe AG2R La Mondiale en possède plusieurs. C'est un tracé qui semble donc intéressant, agressif. Nous ressentons beaucoup de satisfaction.


Comment Romain Bardet juge-t-il ce tracé ?

« Il réagit plutôt bien. Il apprécie notamment beaucoup l'arrivée à Tignes avec l'ascension du col de l'Iseran (19e étape) qu'il connaît sur le bout des doigts. C'est d'ailleurs l'un de ses cols préférés. Tignes il connaît aussi parfaitement, il y effectue des stages plusieurs fois dans la saison. Je pense que cette étape là va beaucoup lui plaire. Pour le reste, nous découvrons des étapes extrêmement agressives avec plusieurs massifs traversés. Je pense notamment aux Vosges avec l'étape de Colmar (5e étape) qui peut-être très intéressante pour mettre le bazar. La nouvelle version de la Planche des Belles Filles (6e étape) sera aussi également à découvrir. Je retiens enfin cette arrivée d'étape à Saint-Etienne, très difficile avec beaucoup de petites côtes, de petites routes. L'enchaînement de ces étapes peut faire la différence entre les leaders. Je pense que Romain a apprécié ce parcours. Le clin d’œil de l'arrivée à Brioude reste sympathique pour le staff et Romain. »
« Supprimer les capteurs ne va pas résoudre
tous les problèmes »


Son col préféré, sa ville de naissance, c'est un tour taillé pour Romain...

« Malheureusement il ne sera pas seul au départ. Tous les principaux favoris ont, je pense, apprécié le parcours. Je n'oublie pas non plus Thibault Pinot, qui avec toute cette montagne, sera ravi de disputer le maillot jaune à l'ensemble des leaders. Ce parcours convient à beaucoup de coureurs. »

Quel regard portez-vous sur cette étape Saint-Etienne Brioude ? 

« Le départ paraît très difficile. Je connais ce mur d'Aurac-sur-Loire (3,2 km à 11% de moyenne). Ca va faire très mal. Mais cela ne fera pas de différence entre les principaux leaders. Mais l'échapée qui va se développer ce jour là sera forcément composée d'hommes forts. C'est une belle étape pour baroudeurs. »

Christian Prudhomme souhaite supprimer les capteurs de puissance... Qu'est ce que vous pensez de cette mesure ? Rendra-t-elle la course moins cadenassée ? 

« C'est un vaste débat. Cela peut paraître assez simple comme ça de dire que l'on veut enlever les capteurs de puissance. Pour être tout à fait honnête, les cyclistes en course ne les regardent pas forcément tout le temps. C'est avant tout un outil de travail qui est très intéressant lors des séances d'entraînement en montagne et en haute-montagne. Enlever ce style d'appareil en course c'est peut-être une bonne question mais honnêtement je ne pense pas que cela va résoudre tous les problèmes. Et notamment que cela va permettre de déverrouiller le cadenas de la Sky. »

Propos recueillis par Arnaud Clergue

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